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Voici une nouvelle rubrique sur Studio Photo Numérique, je publierais régulièrement des interviews de photographes que je trouve intéressants.
J’ai eu la chance de pouvoir poser quelques questions à Niall Macpherson, membre très actif du forum Pixelistes sur lequel je traine de plus en plus
Vous pouvez consulter les galeries de Niall :
Voici l’interview complète :
Salut Niall, peux-tu te présenter rapidement aux lecteurs du blog ?
Mon nom est Niall Macpherson, Ecossais d’origine, je vis au bord du Léman près de Genève, en Suisse. J’ai 39 ans et je travaille actuellement dans la finance.
Autoportrait de Niall
Comment et quand as-tu commencé la photo ?
J’ai commencé très jeûne, vers 6-7 ans, lorsque mes parents m’ont officiellement prêté un vieux Kodak Instamatic et mon père ne manqua pas de me faire découvrir sa passion. Par la suite j’ai hérité d’un Minolta SR-T 101, qui m’a accompagné pendant mon adolescence.
J’ai eu ensuite l’opportunité de suivre des cours de photo et de développement organisés par mon école. Avec une chambre noire à domicile (merci papa) et de longues vacances en été, j’ai passé pas mal de temps dans le noir à expérimenter. Puis vinrent les études supérieures, les sorties entre copains et les premiers emplois. La photo se fit donc plus discrète.
En 2001, j’ai eu l’opportunité de « jouer » avec mes premiers appareils numériques. Entre excitation et déception mon cœur a balancé ! Enfin je pouvais photographier à tour de bras, mais 2millions de pixels et beaucoup de bruit me faisaient retomber sur terre. C’est avec l’arrivée du D70 de chez Nikon que j’ai enfin senti le vrai potentiel.
Rapidement je suis passé sur un Nikon D200 et c’est là que je suis tombé par chance sur le site de David Hobby (www.strobist.com) spécialisé en flash déporté. Il s’agit pour moi du moment où tout a basculé… j’avais trouvé ma voie. Il ne restait plus qu’à affirmer mon style.
Comment as-tu appris la photo ?
En plus des cours suivis à l’école, je me suis mis à lire tout ce que je pouvais.
Internet regorge d’informations et d’exemples. Je passe actuellement encore 5-10 heures par semaine à me tenir au courant des nouveautés et des tendances.
Cette auto formation passe aussi par l’enseignement, car je possède une école de photo et un studio en collaboration avec 5 photographes de la région.
J’ai aussi eu l’opportunité de suivre des workshops organisés par David Hobby et Joe McNally lors de leurs passages en Suisse.
Quel matériel utilises-tu ?
Je suis sur Nikon D700. Je n’ai aussi que des objectifs et des flashs de la marque. Pour le déporté je travaille avec des Pocketwizard Plus II et/ou un kit Elinchrome Quadra Ranger.
Comment définirais-tu ton travail ?
Actuellement je me considère portraitiste en lumière artificielle ou mixte. Il s’agit surtout portraits commerciaux ou de shootings pour des books de mannequins.
Combien de temps passes-tu par mois à shooter ?
Pas beaucoup ! Je passe plus de temps à retoucher, à prévoir le prochain shooting ou à enseigner. Je dois tourner autour des 10 heures (avec des mois à 30 heures et d’autres à 1 heure).
Quelle est ta meilleure photo ? Et ta moins bonne ?
Ma meilleure photo sera la prochaine et ma moins bonne aussi. Je vise à m’améliorer sans cesse par contre je deviens aussi de plus en plus exigeant et les erreurs techniques font place à des détails plus artistiques.
Quels sont les aspects de la photo que tu apprécies le plus ?
J’ai toujours aimé avoir un pied dans deux mondes différents. J’ai étudié les langues et la littérature, puis j’ai fait de la programmation. Ici je retrouve ce cocktail entre la technique pure de l’appareil et la vision artistique du produit final.
Je vois le temps qui passe et pour moi prendre une photo c’est échapper un instant à cet inéluctable avancée. De plus, à 1/250 de seconde on capture quelque chose que même l’œil humain n’a pas pus voir correctement…. Une fraction de seconde reste pour l’éternité : c’est magique !
Comment choisis tu tes modèles ? et tes lieux de shoots ?
J’ai la chance de ne pas vivre de la photo. Je choisis donc mes sujets par affinités ou parce qu’elles/ils veulent travailler avec mon école.
A moins d’avoir un projet précis, le lieu varie selon mes envies et le hasard. Cela me permet de me remettre en question et faire preuve d’originalité.
Peux-tu nous décrire rapidement le déroulement d’un shooting ? As-tu des astuces pour mettre à l’aise ton modèle ?
Un shooting est à nouveau un subtil mélange de technique et de contact humain. Je pars normalement d’une idée que j’ai eue pendant la semaine ou alors de ce que m’inspire mon modèle, ses habits ou l’endroit.
J’essaie de garder sans cesse le contact avec mon modèle afin de le mettre à l’aise. Parler, écouter et faire rire font partie de mes armes. Il faut gérer la technique sans qu’elle se mette en travers de la relation photographe-modèle.
Je n’hésite pas à montrer ce que je veux et me rendre un peu ridicule. Après tout je ne suis pas là pour me prendre trop au sérieux !
Si tu devais citer un photographe référence qui choisirais tu ?
J’en ai beaucoup, dont certains que j’ai déjà mentionnés. En ce moment je suis passionné par James Nachtwey, qui est à mon avis un des meilleurs photographes de guerre actuels. J’aime bien ses photos, mais j’adore et je respecte au plus haut point sa philosophie.
A ton avis en combien de temps de pratique peux-on arriver a un niveau proche du tien ?
Certains y arriveront en quelques mois pour me dépasser facilement ! Mais il ne faut pas oublier que la photo ne quantifie pas temps ou en nombre de prises de vue, elle se vit !
Quelle importance donnes-tu à la postproduction ? Qu’utilises tu pour cela ?
Pour moi qui ai fait de la chambre noire pendant des heures, il s’agit d’une étape importante. Un bon photographe argentique avait souvent un tireur qui s’occupait de la post-production. Photoshop me permet de suivre ma vision de la photo de A à Z.
Quels conseils donnerais tu à un débutant ?
Profitez du numérique. Contrairement à l’argentique, on voit tout de suite les erreurs, cela permet de re-shooter directement et de progresser très rapidement.
Je dirais aussi qu’il ne fait pas se leurrer : un bon photographe ne prend qu’une seule photo parfaite ! Il tourne autour de son sujet et ne lâche pas le morceau. Il photographie sous tous les angles et fait des essais pour ne choisir et ne montrer que la meilleure.
Quels sont tes objectifs futurs et projets photo ? Un domaine dans lequel progresser ?
Je travaille sur une petite série d’autoportraits à travers les âges. Je veux progresser dans le reportage.
Pour finir as-tu une anecdote sympa à partager ?
La vie de photographe est faite d’anecdotes, de rencontres et de surprises.
Un de mes moments les plus difficiles fut une panne d’appareil photo à la sortie de l’église lors d’un mariage. Comme mon assistante et moi avions du matériel à double, seul une douzaine de photos furent perdues. Je voulais quand même avoir ces photos et grâce à deux invités volontaires, nous avons refait leur sortie et le lancer de pétales.
Les mariés n’ont pas remarqué le souci, les photos étaient parfaites et sur l’une d’entre elles, un pétale de rose a pris la forme d’un cœur qui est venu se placer pile entre eux! Un moment difficile transformé en moment magique…
Un grand merci à Niall pour ces réponses !
Dites mois dans les commentaires si vous avez trouvé ce témoignage intéressant et n’hésitez pas à aller voir le travail de Niall et surfer un peu sur le forum Pixelistes.
Samir
toutes les photos de l’article sont © N.Macpherson
Interview vraiment intéressante. Moi qui ne suis pas très interview, je pourrais changer d’avis avec de tels témoignages.
Oui en plus je suis fan de son travail ses images sont vraiment superbes.
J’aime bien l’assertion de Niall « Ma meilleure photo sera la prochaine et ma moins bonne aussi. Je vise à m’améliorer sans cesse par contre je deviens aussi de plus en plus exigeant ».
Par contre, ça fait aussi de nous photographes d’éternels insatisfaits !
Maïeva Voyage
C’est vrai mais c’est une philosophie de vie, toujours chercher à progresser !
Merci pour cette sympathique opportunité Samir.
A bientôt.
Mais c’est moi qui te remercie Niall, à bientôt pour un stage peut-être ? 🙂